Admiratrice depuis leur premier album j’étais hier au concert de Gotan Project.
« Comment un musicien suisse, Christoph Müller, un français, Philippe Cohen Solal, un argentin, Eduardo Makaroff et leurs accompagnateurs, dont la chanteuse espagnole Cristina Vilallonga, se rencontrent et proposent l'électro fusion la plus réussie du moment. ». Suite de l’article et reportages audio : ( http://gotan_project.mondomix.com/fr/itw537.htm )
Une immense foule d’aficionados était rassemblée dans ce hangar du Moulin Rouge pour cette troisième représentation dans notre ville, dans le cadre de la Fiesta des Suds !
Le concert démarre sur un thème bien connu rappelant que Gotan Project se veut avant tout « Tango ». Le rythme lancinant pénètre jusqu’au cœur et aux tripes tant il est l’illustration du rapport entre deux êtres emportés par la puissance et la violence des sentiments telle la danse du torero mais, finissant dans un bain de passion, « La Revancha del Tango »
« Tu me veux, je te repousse, tu m’attires, je suis embrasée, je te désire, tu me fais attendre, nous nous déchirons mais la passion est plus forte, tu me prends, je succombe et, comme deux aimants nous ne faisons plus qu’un ».
C’est aussi la déchirure qui suit le krach en argentine en 2001, la « Desilusión » ou plus d’un million passe sous le seuil de la pauvreté).
Un écran en fond de scène illustre cette danse passionnelle. La musique de Gotan Project suit parfaitement les séquences successives préenregistrées me faisant penser au temps du film muet.
Les thèmes se succèdent nous montrant à quel point le Tango, toujours maitre des lieux peut rassembler tous les rythmes, toutes les musiques, de la pop, au jazz, du « manouche » à la « house », jusqu’à la « country » de la « Panaméricaine » traversant du nord au sud les différentes origines culturelles et, comme au jeu de la marelle, transiter de marche en marche, entre terre et ciel, entre les communautés (rappel d’un des fonds d’écran "La Rayuela", on entend la voix de Julio Cortazar, l'écrivain.).
Tel un tableau contemporain qui utilise tous les styles, de la gouache à l’huile, de l’aquarelle au bout de tissu et au brin de ferraille, le tango est toujours là comme le cadre de toile de la composition…. Violon, trompète, piano de concert, bandonéon, guitares, électroacoustique et chant en étant les pinceaux et couteaux.
Les disciples sont revenus, animés d’une émotion renouvelée car le prêche monotone et vieillot a su utiliser les sons et les rythmes nouveaux pour illustrer la grand messe de l’amour et la toute puissance du chemin de la Passion.
L’écran me renvoie, au rythme des drums électroniques de puissants rayons lumineux en résonnance avec mon cœur.
Un mélange des genres, en fond de Tango ligne conductrice pour un rassemblement, des peuples.
Là, je me dis que le latino peut bien être le lien culturel entre orient et occident…
Carlos Gardel
Soirée inoubliable même si de temps à autre, je suis gênée par des fumeurs…je suis fumeuse mais je ne « fume » pas… » « dis monsieur, tu peux pas aller fumer ton pétard dehors, et même ta cigarette, suis asthmatique!»... c’est faux mais je suis sure que les concernés n’osent plus le dire ou ratent le spectacle : « où est le respect quand ton incorrection empiète sur ma liberté au risque de m’ôter de l’intensité à l’écoute de cette poignante musique fusion ?".
Pour en savoir plus sur le tango, sa symbolique, son origine, son évolution, l'article est fort bien fait
http://www3.sympatico.ca/guy.boisse/textes/tango.html
Cardamome